Petite Musique les chansons & les albums

Chansons bio-équitables aux énergies renouvelables.

22 ans de création en 7 albums écrits à la main et chantés à la bouche.


Le secret (2019)

Septième album

Petite Musique Le Secret

Il n'y a pas de lendemains qui chantent,

         il n'y a que des aujourd'hui qui bruissent

                                                       Alain Damasio

 

"Les frères Psaïla s'encordent à nouveau, guitare et violon, et remontent au feu. Pour l'éphémère beauté du geste, sans doute. Mais aussi pour nous offrir, contre toute attente, en huit chansons, un magnifique manuel de savoir vivre.

Non pas qu'ils se soucient des bonnes manières. C'est pas le genre de la maison. Mais parce qu'ils savent l'urgence de retrouver ou d'inventer la bonne manière :

Celle qui nous permettra de vivre, encore un peu, autrement que sous vide.

Leurs mélodies, à la fois intimes et sauvages, envoient valser le virtuel et ses sollicitations perpétuelles pour mieux s'évertuer au réel et nous en restituer les rythmes et les saisons, les rimes et la raison.

Elles nous font reprendre pied sur ce territoire qui nous est commun, ici et maintenant, qu'il nous appartient d'arpenter mais surtout d'habiter, de campas en campas, sans le dénaturer. Cet ancrage dans le lieu s'affirme par une langue païenne et tenace qui s'arrape à ses racines pour mieux desplega ses ramures. Une langue qui nous est chair.

De coups de sang en ivresse sereine, nos deux artistes, zadistes du présent et de ses environs, nous incitent à cheminer à leurs côtés, modestes mais vaillants, dans l'à vif du monde. Là, où se trament les mystères de leur poésie. Ne craignons pas de les rejoindre !

Alors, au mépris de la fragilité du bonheur, même passée la dernière pluie de la dernière saison, un peu de nous, encore, transmettra, peut-être dans la clarté des lendemains, sa part du secret."

                                                                                         Un vaillant qui veille, mai 2019

Petite Musique Le secret
Petite Musique Le secret


Chasseur-Cueilleur (2017)

Sixième album

Petite Musique Chasseur-cueilleur

“On aurait pu croire à une ballade bucolique et légère mais très vite quelques riffs puissants de guitare et violon explosent la quiétude, avant l'éclat des voix. « On nous a fait tomber de nos arbres !» Entre appel au secours et cri de colère, on s'accroche comme on peut. Mais finalement soulevée par cette énergie pleine de rage, c'est une prière qui nous est adressée, une prière exaltée et païenne pour nous inciter à retrouver foi dans la dimension sacrée de l'homme. La chanson s'appelle «chasseur-cueilleur». Elle ouvre le sixième album de « Petite Musique ». Sauvagement ! Nous sommes en 2017. Cédric s'installe dans la campagne Nivernaise. Sébastien centre son monde à quelques pas de la gare de Carnoules au cœur du Var. Le groupe a repris la forme d'un duo, à la croisée de ces deux vies d'artiste singulières, intimement soudées, d'aujourd'hui à demain, par la nécessité d'être là (ou plus rien…). Autour, le monde bascule dans l'état d'urgence permanent. L'odyssée de l'espèce tourne au film catastrophe. Les deux frères auraient pu se contenter de chroniquer, avec leurs mots et leurs cordes acérés, cette déroute qu'ils voyaient venir depuis quelques temps déjà. Pourtant, comme chaque fois, leurs chansons nous mènent beaucoup plus loin qu’un simple état des lieux. Certes, ils peuvent rester, quelques instants, témoins ironiques en terrasse à contempler le flux incessant de la ville, en rêvant d'un grand bug. Mais même si l'ivresse n'efface pas tous les doutes, il convient bientôt de repartir la fleur au fusil, pensées et rêves aux abois. La poésie est souvent affaire de vaillance et d'idées. C'est le lot des méne-estrelles de frayer une autre route aux contours riches de nuances où avancer sereinement sans jamais se jouer du rythme des saisons. Une autre route au parfum d'essentiel, de fêtes et d'amitié, bordée d'heures creuses et de siestes sauvages. L'album apparaît ainsi comme un chemin de résilience, offert à tous ces coureurs éperdus qui sont aussi nos frères. Une invitation à se déblesser, à se déchainer, à relier les fils qui nous rattachent tous à la voix des anciens, à rallier les forêts et la sagesse primitive. Une exhortation surtout à inventer un nouvel horizon qui ne soit pas brisé en milliard de petits écrans et qui donnerait envie de relever les yeux, d'embraser les regards. Pour autant, qu'on ne s'y trompe pas ! On est à mille lieues des guides de développement personnel qui encombrent les vitrines. « Chasseur-cueilleur » c'est un recueil de légendes vivaces tout enluminé d'ombres et de lumière. C'est un livre d'images, ouvert aux quatre vents des marges, pour réensauvager le monde et mieux apprivoiser le temps.”

Un vaillant qui veille, avril 2022

 

 

" Ode à la nature. Satire de la technolâtrie. Dans leur sixième album, les frères Psaïla chantent pour le retour du "chasseur-cueilleur" dans son ère paléolithique, "antépolitique". Quand tout était bien. Avec humour, non sans amertume, ils dépeignent en huit titres la mutation du monde et la dégringolade des hommes. Profit, modernité, technologie, rapidité et autres dépendances. Les paroles s'adressent donc à nous, aliénés, "lancés comme des flèches", obsédés par les injonctions comme : "il faut que tu coures, toujours." Elles s'inquiètent de l'avenir, de "la vie d'artiste" et des hommes "moins traversés d'amour que de ces putains d'ondes". 

Petite Musique, c'est d'abord un constat pessimiste, à chasser, puis des solutions, à cueillir. Se rapprocher de l'essentiel. S'installer avec le duo, en "terrasses", "entre amis" et "rêver d'un grand bug", pourquoi pas à "Cercy-la-Tour, soyeux détour". Deux voix en symbiose et l'authenticité d'une guitare sèche, et d'un violon, renouent avec les mots qu'ils glorifient en s'amusant.  "Les sorties-déroutes, les fissures de secours et les règlements-décomptes" jouent de nos oreilles. Voilà 18 ans que les frères de La Seyne-sur-Mer (83) célèbrent la prose, l'assonance et l'allitération pour fabriquer des sons qui font sens. Artistes-artisans revendiqués, païens dans l'âme, ils nous font sourire. Et réfléchir. Petite Musique, grande moralité ! "         

 

M. B. Mensuel "Le Ravi" n°152, juin 2017


Le Coquelicot vertigineux d'être là (2013)

Cinquième album

Petite Musique le coquelicot vertigineux

  « Petite Musique » à cinq, le temps d'un album et d'une tournée : Buck à la basse, Tony au banjo et Olivier aux percussions viennent épauler Cédric et Sébastien. La fratrie se trouve au cœur d'une bande, une bande de flibustiers qui va leur permettre  de suivre des courants musicaux nouveaux et d'élargir avec panache leurs horizons.

 

  « Les cailloux » était un album au fusain. Avec  « le coquelicot vertigineux d'être là »,  les chansons  nous éclaboussent de couleurs.

  Le bleu du large, bien entendu, où tanguent les bateaux ivres. Celui de l'azur où se perdent les hirondelles et celui plus profond et plus inquiétant  d'une piscine au sein de laquelle c'est peut-être nous qui risquons de nous perdre.

  Mais la couleur dominante,  évidemment, sera le rouge.

Rouge, le sang sur l'épée dégainée dès la première chanson pour nous inviter à prendre, sans tarder, part au combat . Rouges nos cœurs qu'on blesse à d'autres êtres. Rouge, la colère que l'on peine à retenir faute de pouvoir fermer les yeux. Pourtant avant que passent au rouge tous les voyants sur le compteur, flashés sur la voie express qui nous mène droit dans le mur, peut-être conviendrait-il de ne pas insister. Et de se contenter d'exister, présent et fragile, modeste mais rayonnant comme le coquelicot du titre.

Tout un programme. La révolution sous la banière de « Petite Musique », ce serait le coup d'éclat permanent !

 

   L'aventure a cinq ne durera pas. Qu'importe, l'expérience n'en est que plus vertigineuse. Gravée en technicolor , elle nous offre un enchaînement de plans-séquences étourdissants de poésie. 

  « Sur le fond » donne lieu à un clip. Belle invitation à un jeu de piste discographique dans le sillage des artistes.

   Paradoxalement, la dimension la plus cinématographique de leur travail se révèle pleinement sur le dernier morceau, «un pays chez toi ». Chronique intimiste d'une rupture amoureuse, véritable court métrage tourné à blanc et qui n'aura jamais besoin de pellicule, tant les images projetées par ce texte d'une puissance et d'une précision incroyables, portées par une BO somptueuse et implacable, embrasent   

nos écrans intérieurs et nous laissent sidérés.

L'amour est à la fois une grande joie et une grande souffrance, aurait-dit Truffaut.

 

« Le coquelicot vertigineux d'être là » est un disque qui impressionne durablement. Il n'est pas dit que l'on s'en sorte sans quelques ecchymoses.

Et pourtant, lorsqu'il s'achève, on a irrémédiablement envie de le rembobiner et de recommencer le voyage.

                                                                                 Un vaillant qui veille, avril 2022

 

 

" Une étrange alchimie se produit dès l'instant où résonnent les premières notes et où nos yeux se promènent encore sur la pochette bucolique de l'album. Dès lors, on entre dans une dimension poétique d'où il est difficile de sortir avant le dernier morceau... D'un fatras de vieilles bécanes, de vieux biclous adossés à une caravane, dans un jardin parsemé de miroirs reflétant le ciel s'envolent un violon mélancolique et le chant des frères Psaïla. Accompagnés d'instruments acoustiques (vielle, guitare, violon, basse et batterie) ils n'arrivent pas à fermer les yeux sur l'injustice et la misère du monde qui nous entoure et composent en 11 pièces un puzzle où prédominent l'humour, la sensibilité et la poésie. Une perle rare ! "

 

                                                                        P. M. Mensuel "S!lence" n°444, avril 2016.

 


Les Cailloux (2010)

Quatrième album

Petite Musique Les cailloux

Peut-être faites-vous partie de ceux qui vont avoir la chance de découvrir, avec un peu de retard, cet album qui avait  quelques jets de pierre d'avance. 

En 2010, avec « les cailloux », Cédric et Sébastien Psaïla se posaient déjà la question qui deviendrait emblèmatique  chez les sociologues prés de dix ans plus tard : « Où  atterrir ?» 

C'est une maison de pierre au sol de terre battue, repérée  au cours d'une tournée au cœur de la Nièvre et que les  deux frères décident de remettre en état pour s'en faire une  étape et un refuge, qui sera la matrice du projet.  « Les cailloux » , c'est avant tout un disque de chantier, un chantier ouvert au vent et au froid au sein duquel guitare et violon relaient un instant la pelle et la pioche, une œuvre  à la fois minérale et viscérale. 

La vie qui vient ne manque pas d'air, on peut y croiser des  comètes ou des amours inflammables, mais inexorablement elle nous ramène à la terre. Et la glaise colle aux semelles  des crevards qui colportent leurs mains, leurs rires et leurs  cœurs, manière de rappeler que la route n'est pas qu'une  ligne de fuite.  

Fort de ce constat, nos deux artistes ont le courage de  sonder avec délicatesse leur géologie intime pour y poser  les fondations d'une poésie de plus en plus ample, qui sait  être lyrique mais jamais hors sol. 

Une poésie qui se construit autant à la force des bras qu'à  la force des rêves. 

Une poésie de partage, l'album est émaillé de beaux moment de compagnonage : la trompette d'Hubert, le banjo de Tony  et les voix de La Gapette  .

Une poésie de combat, parfois militante lorsqu'il s'agit  d'interroger notre façon d'occuper le terrain, nous offrant au  passage un des tout premiers hymnes à la décroissance, 

« on veut moins, on veut mieux » .

« Les cailloux », c'est en quelque sorte l'oeuvre au noir des  frères Psaïla. 

Une poignée de chansons brillantes comme des pierres sous l'averse et qui résonnent comme un traité d'alchimie. L'homme enraciné et bâtisseur y trouve sa véritable  dimension.  

 Debout entre terre et ciel, toujours en quête de lui-même,  celui qui ne craint pas de se perdre pour mieux se retrouver, celui qui ne craint pas de creuser pour trouver la lumière,  apprendra à savourer de belles heures et trouvera même  l'audace de consoler la lune. 

Tous ceux qui ont assisté à un concert de Petite Musique  savent que ce sont plus que jamais des chants de  ralliement . 

 

Mais chut, c'est un secret...

                                                               Un vaillant qui veille, mars 2022

 

 

"Le quatrième album des frères Psaïla, "les cailloux", est une véritable découverte. Alternant gaieté et mélancolie, joie de vivre et réflexion sombre sur l'Homme, le duo parvient à réaliser la prouesse de mélanger ces sentiments tout au long du disque.  "Lune idéale" illustre parfaitement ce propos : ouverture calme et recueillie, "je suis tout seul, il y a du mistral", un violon fragile semble bercé par la guitare et le vent... Et puis c'est l'envolée, "parce que la lune est amoureuse, parce que ses rêves ont les yeux pâles, et des alibis de fortune et des lueurs aventureuses", le rythme et les chants s'emballent, la chanson devient puissante. Inattendu et efficace.

On ne sort pas indemne de morceaux comme "les cailloux", "la chanson des crevards" ou "le feu". Tout y est : des textes engagés, forts, poétiques, teintés parfois d'humour noir mais qui ne sombrent jamais dans le cliché, et une musique à l'énergie et aux émotions contagieuses. (...)

Un album touchant parce qu'il parle de sentiments humains (l'amour, la peine et la joie) et de valeurs humaines (la fête, le combat et l'engagement). Une production authentique.         

 

                                            Matthieu Aucomte  "Nouvelle Vague" n° 171, avril 2011.

 


Marche ou crève (2008)

Troisième album

Petite Musique Marche ou crève

  « Marche ou Crève », cette formule lapidaire refléterait-elle l'état d'esprit d'un groupe qui va son chemin depuis près de dix ans, élargissant son audience vaille que vaille, de bar en bar, de scène en scène, avec passion et générosité ?

 

   En tout cas, c'est le titre du troisième album de «  Petite Musique ». Un album sans nouvelles chansons mais une bien belle façon  pour les frères Psaïla de nous donner de leurs nouvelles.

   On évitera l'appellation « best of ». D'abord pour ne pas courir le risque d'un coup d'archet pourfendeur d'anglicismes faciles et bon marché, mais surtout parce qu' on va y trouver un peu plus qu'une suite de morceaux choisis.

 « Le meilleur en mieux » serait peut être plus juste puisque tous les titres ont été réenregistrés  comme si les tournées et la rencontre avec le public les avait affinés et les avait remplis d'une énergie nouvelle qu'il devenait urgent de rendre à leurs auditeurs.

 

  Et dès l'ouverture, difficile de rester assis, tant la vélocité et la subtilité du jeu des cordes incitent nos pieds  et nos mains  à accompagner les tours et les détours de ce duo virevoltant sans craindre le temps qui attend au tournant. 

   Voilà un disque qui avance cœurs et bras grands ouverts. De clins d'oeil discrets en invitations plus directes, il égrenne un  superbe bouquet d'adresses ou d'apostrophes :

à celles qui nous manquent

aux mademoiselles X qu'on espère

au bon dieu  mais pas à la bonne heure, même pas peur

aux habitués du bar de Val, croisés au fil des soirées musicales et plus ou moins alcoolisées

et surtout à tous ces braves gens, fidèles au rendez- vous, comme autant de planètes ou d'étoiles dans le grand bal de l'univers.

 

   Cédric et Sébastien seraient même prêts, s'il le faut, à réveiller les morts pour leur faire goûter un peu au joyeux bordel de cette époque folle.

   Bientôt, comme en réponse, à la croisée de quelques chansons, des choeurs se joignent  au voyage et des amis musiciens grimpent dans le camion. Jusqu'à l'embrasement final, feu gravé sans artifice dans l'à vif d'un concert où tout le public peut, sans retenue, entrer dans la danse  et donner de la voix à son tour ( toi aussi, mais si, on t'a reconnu(e) !).

 

  « Marche ou Crève », pour ceux qui ont choisi la vie d'artiste, y a-t-il réellement une alternative ?

    Petite Musique  répond par un joli pied de nez.

Avec du talent et le sens du partage, on peut rester vivants, sans se livrer à une marche forcée mais en réalisant une belle promenade de santé !

     Et envoie un message revigorant à tous ceux qui ont su les écouter : Vous êtes venus, l'aventure continue...

Un vaillant qui veille, mai 2022


Une planète ou une étoile (2006)

Deuxième album

Petite Musique une planète ou une étoile

   Petite Musique, sept ans d'existence, vingt doigts, presque toutes leurs dents (et de celle qui leur manque, ils ont fait une chanson).

Le duo poursuit sa croissance sous les feux de la rampe et dans la saine agitation des concerts.

Nos deux saltimbanques ont désormais plus d'un tour  dans leur sac : charmeurs de cordes, jongleurs de mots, avaleurs de sabres en étain, rempailleurs de lumière  et surtout prestidi-agitateurs...

Ils nous offrent un deuxième album, histoire de préciser un peu la place qu'ils occupent comme un point dans l'espace :

Une planète ou une étoile ?

 

   Onze titres pour nous faire découvrir, à leur manière, un pays, chez eux. A petite touche ou à l'eau forte, au gré de leurs humeurs lexicales, ils dessinent les lieux où ils ont grandi, les paysages dans lesquels se sont dissous leurs rêves d'enfant, ce territoire qui est encore le leur, au commencement des années deux mille, même s'ils entendent s'approcher un tournant de leurs vies.

 

  Une ville du sud, avec un soleil qui ne parvient pas apaiser tous les frissons. Une ville avec un port pour noyer ses chagrins et promener ses songes. Une ville fardée aux couleurs artificielles des publicités, traversée par les flux de ceux qui vont travailler, de ceux qui vont consommer . Une ville, théâtre idéal pour une hallucinante dérive crépusculaire qui aurait pu emprunter son titre au plus beau des romans d'Audiard : « la nuit, le jour et toutes les autres nuits ».

Et un froid tenace qui nous rappelle que c'est bien dans cette réalité, ourlée d'ombres et de vents glacés, qu'est ancrée leur poésie.

 

  Et pourtant, quelle énergie ! Guitare et violon déploient toutes leur nuances pour se rejoindre sur des mélodies qui nous invitent à l'ivresse. Les voix affirment leur puissance, porteuse d'un verbe toujours haut, volontiers joueur ou insolent. Leur musique fait remonter la température bien au delà des vingt mètres carré de chez Val, ce bar comme un phare pour l'humanité en détresse, qui les accueillent régulièrement.

 

  Ici ou là, dans leur quête de lumière, ils croisent bien des sœurs et frères de misère. Leur poésie fait une belle place à ces braves gens pas habitués à poser. Et c'est donc sur le vif qu'ils en croquent de savoureux portraits. Comme autant d'astres éclairant un peu le chemin.

 

  Faut ouvrir ses yeux, vois-tu . Et ses oreilles entends-tu !

Tout n'est pas qu'affaire de décor. N'oublions pas l'éclat des personnages qu'on y rencontre.

   Dans le regard des frères Psaïla, comme dans leurs chansons, même les reflets sombres de la planète peuvent briller comme des étoiles.

Un Vaillant qui veille, mai 2022

 

 


N'empêche (2004)

Premier album

Petite Musique n'empêche

   À force de rebrousser sillon, fut-ce virtuellement, à travers les albums de Petite Musique, nous voilà revenus au premier.

Je ne dirai pas au point de départ puisque l'aventure a réellement débuté cinq ans plus tôt, lorsque les frères Psaïla, déjà partenaires au sein de l'épicerie familiale, décident de se lancer ensemble sur scène : Cédric à la guitare, Sébastien au violon et à la batterie,  tous les deux au chant. De reprises éclectiques en compositions personnelles, ils imposent leur univers et enchaînent les concerts.

 

  S'ils avaient vécu dans une banlieue anglaise, on aurait pu rêver à un long métrage, une comédie haute en couleur, teintée d'une bellle chronique sociale et ponctuée de quelques morceaux de bravoure musicaux, mais ils ont grandi à la Seyne sur mer et ce disque (toutefois accompagné lors de sa sortie initiale d'un montage vidéo souvenir) est déjà un bel aboutissement. Avec pour titre une locution adverbiale elliptique (tout le monde n'en a pas les moyens) qui résonne comme un défi : N'EMPÊCHE

 

   Il s'ouvre sur une profession de foi iconoclaste «  sans silicone » mais avec une bonne dose de provocation et d'ironie : Je chante pas pour vous rendre heureux, ce serait prétentieux...

Pour ceux qui connaissent un peu plus intimement le duo, on est sur le versant Cédric.

  Tout de suite après, vient une chanson plus introspective et somptueusement envoûtante qui nous entraîne dans les méandres du doute ouvert par les « petites voix » intérieures de Sébastien.

 

    Deux individualités fortes et fort différentes . N'empêche, si l'alchimie n'est pas encore un des thèmes de leurs chansons, elle est déjà pleinement à l'oeuvre dans la manière dont leurs « putain de personnalités personnelles » et leur talents respectifs s'entremêlent et même se fondent pour donner vie et voix à un des groupes les plus singuliers de notre époque.

Singulier et inclassable ! Trad et punk, folk et rock...

Le genre de galette que tu ne sais pas sur quel rayon ranger.

Alors le mieux, c'est de la laisser près de la chaîne stéréo, à portée d'une bonne tête de lecture.

 

On prend toujours autant de plaisir à les suivre dans leur quête amoureuse, à la recherche d'un « fantastik love » avec quelque belle « Mad'moiselle X », et tant pis si c'est encore « celle qui se fait peur ». Les déceptions et la lucidité n'empêchent ni l'humour, ni l'énergie.

 

  Nos deux artistes esquissent également en cadence leur premier cri de colère « on jette, on balance », prémisse  des coups de gueule salutaires qui vont parsemer les albums à venir.

Et puis surtout leur poésie excelle à révéler ces vies « avec plus de grain que de brillant », ces vies parfois en «  catimini » de braves gens qui ne font pas toujours  assez de bruit mais dont le regard parle à demi -mots dans le silence et qui ne sont riches que de leur présence au monde. C'est à eux, donc à nous, que fraternellement ils s'adressent.

 

   N'EMPÊCHE qui annonçait alors le défi relevé, sonne aujourd'hui avec le recul (mais peut-on parler de recul alors que c'est le temps qui avance ?) comme un bouquet de promesses qui vont être tenues.

                                                                                            Un vaillant qui veille, juin 2022